Reprises de savoirs

 — Veillée Marche Composition avec le Taslu

Veillée Marche Composition avec le Taslu

Mardi 28 janvier Veillée Marche Composition avec le Taslu

Dans les cadre des Reprises de savoirs (https://www.reprisesdesavoirs.org/), s’annonce une saison printanière de Marches-Composition, à cette occasion la bibliothèque du Taslu et les Reprises de Savoirs proposent une veillé avec les étudiant·es CAPS sur le théme des marches politique et des marches écoles qui se déroulera en 3 temps :

> 18h30 récit d’expérience avec Francesco Careri du le collectif romain Stalker/Osservatorio nomade http://articiviche.blogspot.com/ et Alain Michard artiste du spectacle vivant, du cinéma, et documentariste.

> 19h30 soupe prix libre

> 20h veillé une veillée sur les marches qui nous précedent

et celles qui pourraient advenir.

Ca se passera à l’ambazada, zad_nddl, chemin de Suez à Vigneux-de-Bretagne. Parking le long du chemin des Fosses Noires

info : salut@reprisesdesavoirs.org

Marches composition :

« Alors que nos vies hors-sols, à travers un agenda dicté par d’autres, continuent de suivre le programme du ravage, en déléguant leurs subsistances à d’autres, en puisant sans relâche dans divers milieux proches ou lointains que nous ne connaissons pas, quels chemins praticables pouvons-nous suivre ? Depuis 3 ans une dynamique de reprises de savoirs est née en parallèle d’un mouvement de défense des terres. Des chantiers sont lancés pour se retrouver autour de savoir-faire pratiques des subsistances, et ce sans lâcher nos questionnements et propensions à penser ensemble. Il s’agirait alors de prolonger cette école hors les murs par des expériences d’arpentage collectives des territoires de nos vies. Quelles formes politiques ? Quelles formes pratiques ? »

article : Architecture et agriculture : déconstruire l’imaginaire métropolitain

Un article qui nous semble intéressant pour voir comment les idées et savoirs qui migrent des marges au coeur de la métropole sont pris dans des dispositifs de réapropriation. L’article offre aussi des pistes pour s’en défendre.

https://www.terrestres.org/2024/12/17/architecture-et-agriculture-deconstruire-limaginaire-metropolitain

Un article de Xavier Bucchianeri dans Terrestres

Dans « Prendre la clé des champs », livre et exposition à succès, le philosophe Sébastien Marot entend réconcilier architecture et agriculture. Leur présentation à Nantes est l’occasion de se pencher sur les relations que la pensée critique entretient avec l’architecture institutionnelle en général et avec la fabrique de la métropole en particulier. Comment éviter la récupération des idées de l’écologie ?

Direct Action / Cinéma

!! Direct Action !! un film sur la zad de Notre-dame-des-landes en avant-première les avant sa sortie le 20 novembre.

Le film se présente en tableaux et nous semble faire à écho aux tentatives de Reprises de savoirs … élaborer une perspective de subsistance en lien avec les luttes territoriales contre l’aménagement délétère !


*** 7 ans après l’abandon du projet d’aéroport, la ZAD persiste à ancrer dans le bocage de Notre-dame-des-landes des formes de vie collectives basées sur la défense de la terre et des communs. Alors que certains élus locaux s’en indignent, l’exceptionnel film documentaire « Direct action » – de Guillaume Cailleau et Ben Russell – nous plonge au coeur de cette expérience, en renouvelle la perception et marque le trait d’union avec les Soulèvements de la terre. Plebiscité à Berlin (meilleur Film section Encounters & Mention Spéciale Prix du Documentaire à la berlinale) et à Paris (Grand Prix du Cinéma du Réel), « Direct Action » sort en salle partout en France le 20 novembre.

Avant premières :

07.11 à 19h Le Concorde, Nantes

08.11 à 18h30 Jacques Tati, Saint Nazaire

09.11 à 13h30 Escales docuementaires, La Rochelle

10.11 à 16 Dietrich, Poitiers

11.11 à 18h Concordre, La Roche Sur Yon

12.11 à 18h45 Lumière Bellecour, Lyon

15.11 à 19h Saint André des Arts, Paris

« action directe : mouvement d’un individu ou d’un groupe qui agit par lui-même, afin de peser directement sur un rapport de force sans déléguer le pouvoir à un intermédiaire 🍃« 

En janvier 2018, l’abandon de la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes met un terme à une première phase du combat mené pendant des années par l’une des plus importantes communautés d’activistes de France. En immersion dans la ZAD entre 2022 et 2023, Guillaume Cailleau et Ben Russell rendent compte d’une société qui, après la lutte qui l’a réunie contre un projet d’aéroport, esquisse à présent les contours d’un autre monde possible et appuie ailleurs des combats pour la défense des terres.. Au même moment, à Sainte-Soline, les Soulèvements de la Terre s’opposent à un projet de privatisation de l’eau et se heurtent, une fois encore, à la violence de l’État. »

« Arrêtant le flux d’images de l’actualité, le film révèle l’essentiel, raconte la force d’un collectif. » LE MONDE

« Un documentaire fascinant qui oppose au sensationnalisme le doux rythme de la nature. » CINEUROPA

« Un démenti vigoureux des entreprises de falsification du réel. Puissant. » LES INROCKUPTIBLES

Issu d’un travail en immersion de longue haleine, dans les pas de Wiseman aussi bien que d’Akerman, DIRECT ACTION est le portrait unique et hypnotique d’une communauté singulière, loin du sensationnel des confrontations policières. Par leur observation minutieuse, les cinéastes documentent un mouvement singulier où il est encore permis de rêver aux “lendemains qui chantent”.

La Gazouille n°3 – se lier (mercredi)

Faire lien, Camille connait. A l’ombre du grand cyprès, régulièrement interrompue par le bruit des tondeuses du stade, elle en parle avec une joie manifeste. Elle raconte qu’elle a grandi à Melle où elle a fréquenté intensément le centre socioculturel. Sylvain, l’actuel maire de la ville, y était animateur et « nous a cueilli·es à l’adolescence, nous faisait faire des projets de dingue, des projets longs, par exemple un vrai festival pendant trois jours. C’était incroyable. Et du coup j’ai jamais quitté ce truc ».

Pour les manifest’actions et le village de l’eau, elle s’occupe de mettre en relation des
personnes – de délégations internationales ou qui ne peuvent pas camper ou ont des besoins spécifiques – et des habitant·es qui proposent de les loger chez elleux. Au début, elle a « vraiment galéré à trouver assez d’hébergements » mais elle a activé son réseau, distribué des tracts, envoyé des mails, passé des coups de fils. Les hôtes ensuite lui « courraient derrière pour [lui] dire : ”merci ! on a fait des rencontres géniales. On a appris trop de choses. On encourage tout le monde à faire la même chose s’il y a besoin pour une prochaine fois” ».

Camille ressent partout cet enthousiasme : « En fait quand les gens sont venus une fois, ils se rendent compte de l’énergie folle que ça te donne ! On sort grandi de ces moments-là, on en sort grandi ! Et une fois qu’on a commencé, c’est
impossible de s’arrêter !
»

Elle incarne et transmet à merveille cette flamme collective.



La Gazouille Sonore n°3 – se lier (mercredi)


La Gazouille n°2 – se nourrir (mardi)


« Y ’a une envie de mobilisation autour de la cantine, parce qu’en fait pour beaucoup c’est une porte d’entrée dans la militance. Par exemple des personnes qui sont déjà visées par des oppressions systémiques, elles ne vont pas avoir envie de s’exposer plus, ou des personnes qui ont pas du tout envie d’avoir de problèmes avec la justice, etc.

Ces personnes, elles peuvent douter avant d’entrer en militance, parce que le mot militant, il peut effrayer un petit peu, on peut s’ imaginer qu’il faut courir avec un
casque toute la journée… Bon , ça arrive qu’on fasse ça , mais pas seulement !

Et la cuisine ou le passage par le maraîchage, ça peut être une porte d’entrée pour des primo-militants, des gens qui ont envie de s ’investir, qui ont envie de faire du collectif, qui ont envie de s’opposer à tout ça ou de soutenir des luttes, de lutter, mais de façon « entrée en douceur ».

Parce que je comprends qu’on puisse être plus à l’aise à planter des betteraves qu’à être à Sainte-Soline. Et c’est absolument OK . »

Entretien avec une membre des Greniers des soulèvements

Parce que c’est un acte d’amour de s’occuper des besoins physiologiques des villageoi.ses. Prendre soin de la diversité des corps qui vivent ici, celleux qui ont des enfants, celleux qui ont des règles, celleux qui ont des maladies intestinales,… Prendre soin de tous nos corps, les aimer, c’est créer les conditions de subsistance de la lutte !

Avec leurs chef.fes de cabinets, ce sont 250 bénévoles sur la durée du village qui vont s’activer pour récolter les caisses de caca, les rassembler dans des bennes (grâce à l’innovation 2024 : le monte-caca! ) et les déposer chez un paysan voisin où les bactéries aérobies vont les composter pendant deux ans. Et après, direction les champs pour nourrir ce qui va nous nourrir !

Alors, bien sûr, bénévole toilettes, ça évoque plus dégoût et puanteur que joie et amour. Mais détrompez-vous : l’amour et l’humour sont le ciment de cette joyeuse équipe ! Entre la remise des médailles d’or du kakaraté et médailles de bronze du water-popo, le Barakaka tout décoré accueille les bénévoles dans son ambiance musicale et joviale !

Bref, si vous cherchez , c’est dans cette team que l’on s’aime le pue !


La Gazouille n°1 – se loger (lundi)

Vendredi 12. 18h30. Place de Melle. Nous arrivons par petites grappes à un rassem-blement appelé par des élu·es localaux « contre toutes les violences » qui pourraient
avoir lieu pendant les manif-actions à venir.
Depuis la veille, nous villageois·e·s de l’eau, échangeons, conversons et prenons
le temps de nous accorder sur quoi faire : on y va ou pas ? On fait un pot de l’ami-
tié ? On amène le dialogue qu’ils nous refusent ? Après l’AG, les discussions per-
durent auprès du feu, et puis c’est décidé : on y va et on chantera Les voleurs d’eau !
Et donc, au jour J : fin de la lecture du communiqué de presse par le président de la
communauté de commune, la brochette d’élu·es derrière lui. Irruption de la Mar-
seillaise par un gars du public, ça suit mollement. Notre groupe lance : « Moratoire !
moratoire ! » avant que le chant s’élève. Et puis, les discussions partent en tous sens.
On en débriefe au Village après le dîner.
Pour certain·e·s, c’est une réussite, l’entente a pu se faire ; pour d’autres, c’est la prise
de conscience que parler à nos adversaires n’est pas chose aisée, que parfois on ne
peut qu’essuyer du mépris, de la violence, qu’on n’était finalement pas préparé·es à de telles éventualités. Faire un retour collectif, c’est important pour visibiliser les vécus de chacun·e et faire une histoire commune.
Extérioriser, papoter après l’AG, chanter. Prendre soin de nous comme on peut,
comme on veut.

Chacun·e s’active

Dans la prairie, planter pinces, monter chapiteaux, installer barnums
Dans la grange, entreposer matériel
Le long du sentier, creuser tranchées, déposer conduits

Entre les arbres, tendre fils électriques, relier projecteurs
Sur chaque plateau, bâtir toilettes sèches
Dans la cour, souder cuves, couper bois

Près du stade, assembler palettes
Autour du puit, coudre bannières, fabriquer signalétique
Sous l’égide du grand héron, installer tables, disposer bancs, brancher tireuses

Dans la bergerie, définir coordination, assurer régie
Le long de la rivière, éloigner tentes pour loutres
Sous le préau, couper légumes, cuisiner, laver, rincer

Dans le fournil, préparer chauffe
Dans la yourte, suspendre bouquets d’achillées
Entre deux portes, échafauder tactiques de protection

Dans l’annexe, installer fauteuils, déposer coussins
A l’ombre du grand marronnier, organiser veille contre oppressions systémiques
Sous le chapiteau, élaborer récits et traces sensibles

Ici et là, porter, mesurer, scier, forer, accrocher, échanger, dessiner, établir peindre, tirer, pousser, pédaler, répéter, penser, marcher, observer, conduire, écrire, nouer,
charger, décharger, imaginer, ranger, taper, découper, connecter, soulever, tenter, construire

Chacun·e s’active

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