Enquête : Longtemps tenues à l’écart des savoirs de la construction, les femmes se mettent à percer, visser, maçonner, charpenter. Un apprentissage pratique plus évident que de faire son trou dans un secteur profondément enduit de stéréotypes de genre
Un article du monde de Victoire Radenne on l’on évoque les reprises de savoirs et notamment le chantier écofeministe du minervois.
extraits :
C’est la raison pour laquelle certaines femmes privilégient, dans un premier temps, des chantiers en non-mixité. Cet été, dans le Minervois, un chantier de reprise de savoirs écoféministes a réuni une trentaine de femmes de 20 à 55 ans pendant une semaine autour d’un objectif commun : la rénovation du café du village d’Azillanet (Hérault).« C’était beau à voir : des femmes de toutes les générations qui s’autorisent à utiliser des perceuses et à trancher l’acier. Il y avait une grande émulation et une sensation commune de liberté », se souvient Catherine Jauffred, 50 ans, travailleuse sociale et journaliste locale indépendante. « Dans ma vie, j’ai souvent eu l’impression d’avoir besoin d’un homme, y compris pour monter une étagère. Ces chantiers ont été libérateurs : ça faisait deux ans qu’une porte de buffet trônait dans mon salon. En rentrant, j’ai pris ma perceuse et je l’ai fixée dans la foulée », raconte-t-elle, désormais convaincue que déléguer des aspects aussi importants que l’entretien de l’habitat représente une réelle privation de liberté.