Reprises de savoirs

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https://lessoulevementsdelaterre.org/comites/la-saison-1-des-soulevements-de-la-terre-du-mervent-bretagne-sud-ouest

Marcher, confronter, composer, démanteler
 
2025·Nouvelles et propositions pour des reprises de savoirs

 

CHAPEAU   ( a reformuler par lundi.am)
 Après le déroulement de quasiment 100 chantiers, les Reprises de Savoirs nous invitent à initier partout des formes d’arpentage/enquête des problématiques qui peuplent nos territoires de vie. En souhaitant que fleurissent au printemps des journées pour se rencontrer, se confronter, se questionner en traversant vallées, prairies et quartiers, zones industrielles, autoroutes, fibres optiques ou rivières polluées, elles et ils appellent à une saison de « Marches-Composition » . Faire cela avec celles et ceux qui pourraient bien être nos allié·es pour retisser des fils de cohérence qui fasse mentir la post-vérité de l’époque.

POUR·SUIVRE LES CHANTIERS…

Depuis 4 ans, une dynamique de Reprises de savoirs s’est initiée, en écho à divers mouvements de défense des terres et des communs. En lançant un appel à organiser des chantiers depuis des lieux de vies et de résistances, il ne s’agissait pas d’inventer du nouveau, mais de continuer à proposer des manières de grandir, de se défendre, d’être ensemble ; héritières de quotidiens politiques, des luttes et de l’éducation populaire. La presque centaine de chantiers qui a eu lieu nous a appris les un·es aux autres que c’est un travail de chaque instant d’expérimenter des relations aux lieux et aux autres humain·es. On y tente de se défaire des dominations qui minent nos mondes communs, et des liens synthétiques que l’organisation capitaliste des territoires nous propose/impose, sans vraiment nous laisser le choix que de ruiner le monde. Et, alors que ce système à bout de souffle est en crise, les crispations de la classe dominante se manifeste par la pente fascisante glissante.
 
 Alors, on poursuit et on relance une saison de chantiers pluri·versités – chantiers écoles ! Mais cette année on aimerait inviter ces chantiers qui prennent place dans des lieux concret à explorer, questionner, tester leurs ancrages, leurs écologies, leurs relations territoriales. Difficile d’invoquer la figure de l’oasis dans l’époque telle qu’elle va. (Dans n’importe qu’elle époque d’ailleurs). Si elle est fragile, notre multitude de lieux est une trame que l’on doit à la fois chérir et activer. Écrivez- nous si vous souhaitez organiser un chantier.

Appel à organiser des chantiers Pluri·versité
 
Comment organiser un chantier
 
Liste des chantiers passés et à venir

ALLER UN PEU PLUS LOIN

Si avec l’invitation à organiser des chantiers pluri·versités, qui mettent à égale dignité les savoirs pratiques et théoriques, nous invitions à dépasser/déborder nos cercles affinitaires, nous avons conscience que toustes ne peuvent rejoindre une semaine ou un mois de chantier.

L’appel à déserter des étudiant·es d’AgroParis Tech en 2022 fut un véritable refus de perpétuer un modèle mortifère. Pourtant, la très forte couverture médiatique, notamment par les médias mainstreams, a binarisé le débat avec des supposés « dedans » et un « dehors », éclipsant les enjeux d’une politisation du refus. Cette opposition entre dedans et dehors (des institutions, des usines, des écoles, universités, des entreprises, « du système ») nous semble inopérante pour construire les alliances nécessaires à ce qui vient. En effet, nous pouvons/devons refuser la conduite nauséabonde du monde depuis là où chacun·e se trouve, et cela comporte dans tout les cas sa dose de paradoxes avec lesquels nous devons pourtant avancer.

En juin (France) et janvier (USA) derniers, des ambiances qui puent ont saturé l’espace médiatique dans des stratégies de disruption qui visent à nous boucher littéralement la vue avec de la merde. Ceci est rendu possible par le nombre d’heures passées par beaucoup d’entre nous devant les écrans, à n’avoir plus que le choix de la réaction, le tout associé à une accélération du numérique : l’IA, qui colonise jusque nos esprits et manières de réfléchir.

Que font nombre d’institutions de production et de transmissions de savoirs, sinon jouer le jeu du pouvoir dominant ? Si on peut saluer un sursaut récent et massif dans le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche, les « managers » complices qui régissent nos institutions académiques contribuent largement à propager le discours majoritaire sur « l’adaptation » au réchauffement à +4°C comme seule alternative, plutôt que de prendre à bras le corps la nécessité d’élaborer de véritables transformations sociales et écologiques. Ces politiques s’accompagnent d’une négation de l’héritage des lieux de transmission de savoirs comme espaces de résistances, notamment en réprimant celles et ceux qui se tiennent debout contre la complicité au génocide des Gazaoui·es.

Ces dernières années, les joies et espoirs apportées par le fourmillement des Reprises de subsistances étaient plus que nécessaire, et devaient se multiplier. Ce faisant, nous avons souhaité affiner collectivement nos compréhensions de la méga-machine et de son écologie néolibérale extractive qui prend la route du techno-féodalisme. Que cette compréhension se multiplie et embarque celles et ceux qui s’imaginent à ses marges ou bien prisonnier des ses rouages, dans des formes d’enquêtes populaires, nourries des résistances passées, des alternatives et des éducations populaires.

Parce que les alternatives ne suffiront pas pour créer des ponts, allons voir ce à quoi nous sommes lié·es. Même si c’est pas toujours beau à voir. Les existences générées par le capitalisme extractiviste, coupent chacun·e de prises sur sa subsistance, laissant le champ au spectacle politicien qui glisse vers l’abîme. Ainsi, nos avancées doivent s’articuler avec la production et diffusion de savoirs oppositionnels, qui nous permettent de continuer le désarmement, le démantèlement [Note de bas de page : Première secousse Soulèvements de la Terre].

Parce que nombre d’entre nous se sont retrouvés face à une Bassine à Sainte-Soline (reconnue illégale par la justice), face à un chantier d’autoroute dans le Tarn (annulé faute de nécessité impérieuse à le réaliser) nous sommes à plusieurs milliers allés voir ces infrastructures inutiles et imposées, et c’est une expérience pour mieux comprendre. Continuons d’aller dehors ensemble, éloignons nous des écrans qui pulsent les affects tristes, profiter du soleil et des senteurs du printemps, pour initier ces écoles du démantèlement.

Pour tout ça, et parce que l’idée nous trotte depuis un moment dans la tête nous aimerions en plus des Chantiers et des Autres rentrées (voir § ci-dessous) vous proposer de tenter ensemble une saison de Marche Composition.

APPEL A UNE SAISON DE MARCHES-COMPOSITION

Pour aller voir ce à quoi nous somme lié·es, ce de quoi on dépend.
 Pour profiter des couleurs printanières, et ses senteurs révolutionnaires

 Pour inviter ce groupe qu’on conna
ît pas tant avec qui on ferait bien des trucs.
 Pour sortir de la cécité du quotidien
 Pour changer des réunions entre quatre murs.

 Pour croiser
nos vécus quotidiens.
 Pour capter dans nos corps les emprises actives sur nos territoires

 Pour confronter nos regards

 Pour savoirs où commencer à
démanteler.

On aimerait pour continuer les reprises de savoirs, vous inviter à vous frotter aux dehors, aux infrastructures qui font nos vies, aux socles géologiques qui les soutiennent, aux thématiques naturalistes que nous apprenons à voir, aux questions sociales qui peuplent les territoires…. Aller voir ce qui fait nos existences. Il s’agit ici de proposer une forme entre la réunion et la manifestation, entre le débat et le chantier, une forme d’enquête/rencontre,  d’arpentage biorégionale. Si nombreux sont les groupes qui utilisent déjà la marche, il s’agirait ici d’en faire un espace de composition, de confronter les regards, de ne pas aller marcher seulement avec ses potes, son asso, son école, pour chercher une confirmation à ses propres intuitions. Mais inviter un autre groupe à penser, problématiser, organiser puis inviter à la marche. Prendre ce pretexte pour aller à la rencontre de personnes pas si loin mais avec lesquelles on arrive pas forcement encore à faire ensemble. Organiser une marche pour justement faire frotter les intuitions de chacunes à la compréhension, aux savoirs  de l’autre, son regards sur l’époque. Créer un espace social de débat, qui ne soit pas chez l’un ou l’autre, mais sur un espace géographique en mouvement. Le paysage sous nos pieds comme médiateur et facilitateur.

« Ce à quoi nous sommes liées » semble être un bon sous titre pour les marches-composition . Est-ce interrogatif, énonciatif, dénonciatif, revendicatif, sans doute tout cela à la fois. La question des politiques de la relation qui nous occupe, peut avoir besoin entre milles autres choses de marches collectives pour aller se confronter à d’une part les manières dont le capitalisme ordonne, organise les territoires pour en faire par le flux de la marchandise et des médias une matrice de nos divers relations au monde. Comprendre cela avec nos corps, nos sens, l’intelligence et la mémoire collective.Mais ces balades peuvent être aussi l’occasion d’aller voir comment on peut jouer dessus, s’en défaire, tenter autres choses, s’organiser. Comment reconfigurer nos relations, ceci concerne des transformations des quotidiens et des subsistances, mais aussi des questions collectives de politique et de lutte. En partageant insitu nos regards sur ce à quoi nous sommes liées, nous commençons à nommer, peser nos modes d’existences, à un peu moins les fantasmer. Et c’est d’autant plus puissant si on le fait depuis « une assemblée en marchant », composé de personnes avec divers connaissances, consciences, travails, chemins, sur ces faisceaux de relations qui font nos vies. En premier lieu une marche composition c’est allé sur le terrain ! a Plusieurs !

Les Marches-Compositions peuvent être une autres formes d’élaboration et d’échange de savoirs. Les savoirs du quotidien, des expériences vécues, des joies simples et des violences ordinaires. En marchant ensemble on se donne la possibilité d’adopter le point de vue de l’autre, de déjouer les récits hégémoniques et de révéler les mécanismes de perpétuation du pouvoir sur le terrain, d’identifier des ennemis communs et de fomenter des alliances fertiles. Elles s’inscrivent dans un cheminement, comme un des maillons nécessaires à la fabrications d’écoles terrestres, d’écoles bio-régionales, d’écoles du démantèlement. On ne sait pas exactement ce que sont les marches composition, elles sont à inventer, problématiser, expérimenter et à se raconter.

Mais concrètement pour se lancer et organiser une telle marche, il faut des gens, une date, un fil problématique, un bout de territoire. On tente par ici de donner quelques pistes pratiques.

Une saison en écho

Fabriquer ensemble ce printemps une saison de marches-composition, c’est envisager d’apprendre et faire progresser les divers formats de Marches-Composition. D’en apprendre sur les manière de construire une problématiques selon les territoires et les compositions à l’œuvre, d’en apprendre sur les observations de terrain et de se raconter ce que l’aventure à décaler en nous, ce qu’elle a permis comme prise de conscience commune et si elle nous donne des pistes pour la suite. Pour ça on aimerait vous proposer des mettre en place des échos, sous forme de vocal, textes ou dessins, à partager pendant ou pas longtemps après la marche. Que ces échos puissent donner envie aux autres de tenter des choses, et qu’il puissent être compilé en juillet dans un « bulletin de liaison » qui serait prêt pour les résistantes en aout, et que l’on pourrait diffuser pour imaginer les prochaines saisons !

On met en place une page sur reprisesdesavoirs.org, nourris de conseils que l’on a pu glaner de diverses expériences passés et de celles en train de s’écrire.
 

Alors écrivez nous : salut@reprisesdesavoirs.org

Pleins de camarades proposent déjà des arpentages territoriaux bien pertinent, on pense à la récente marche sur les Data Center à Marseille, par les Gamares et la quadrature du net.
 Mais aussi à tout le travail fait par Hydromonde autour des Bassins versant. morceau choisits : « C’est sans doute très basique, mais pour se rappeler que les infrastructures du numériques sont matérielles et bien réelles, il semble assez efficace d’aller les voir. Savoir où elles sont, comprendre que tel bâtiment, c’est le poste de transformation RTE construit spécifiquement pour les data centers, que tel hangar chelou qu’on ne voyait pas avant, c’est un poste de partage des eaux entre la galerie à la mer, le « river cooling » et le réseau de thalassothermie de la SmartCity.
On engage nos corps, on est une centaine à essayer de sentir l’air frais de la galerie à la mer par les petits trous dans la porte au milieu d’un échangeur autoroutier à côté de l’usine Panzani. On peut les cartographier, on peut presque les toucher, on voit très concrètement comment le système tient, et ça aide à s’en emparer. Et puis, dans une balade, tu fais des liens imprévus : tiens en fait juste à côté du data center, c’est Cemex, et là c’est le quartier de la Calade… et ça fait des sensations étranges entre le « geste architectural » qui consiste à orner l’ancien bunker nazi d’un « origami en acier » face à la vieille copropriété d’après guerre un peu délabrée. » dans fracas

Quelques scénarios de marche compo quand on tend l’oreille…

Une amie en formation d’électricité, se chauffe à à faire marcher une bande de meufs électriciennes qui s’organise dans le bâtiment, ses camarades de cours à peine majeur, son chef d’équipe d’alertance, chaud à repolitiser le réseaux, en invitant une historienne des réseaux et quelques zadistes amusées. L’idée serait d’aller voir les nouvelles batteries qui devraient poper dans nos villes et campagnes, comme support de l’agrivoltaisation de terres et l’électrfiation des transports individuel

Un pote veut proposer à ses camarades de son comité de soulevements, à des naturalistes, et des skateurs qui trainnetpar là d’aller passer une journée à marcher en Beauce avec son oncle céréalier, qui a sa carte à la FNESA, qu’il nous raconte un peu ce monde qu’il va bientôt quitter pour la retraite, et que l’on puisse un peu mieux comprendre les enjeux tensions, contradictions de ces vies là.

A coté de chez moi il y a une centrale à énergie qui tourne au Charbon qui devait fermer. Les gens de la CGT ont explorer trés sérieusement des pistes pour transformer l’outil, et garder les emplois, mais le tout nucléaire semble avoir choisit une autre option, leur proposer de marcher le long de des lignes THT, pour qu’ielles nous racontent cette histoire.

Avec une bande d’étudiant·es des beaux-arts on a marché sur les traces d’une manif contre les Pellets et les coupes rases de la forêt. Puis on est aller voir le régisseur technique du bâtiment qui nous a montrer le système de chauffage de l’école, on a suivit le tuyau du chauffage urbain à travers la ville, pour aller le lendemain se balader en forêt avec des un syndicat habitant qui s’organise entre autre pour une autre gestion forestière. On retiendra que quand il s’agit de se chauffer ou de choisir comment on veut le faire, il y a les propriétaires et les locataires !

A vous d’esquisser et réaliser la suite.

 

S’OCCUPER DES CAMPUS, AUTRES RENTREES

Depuis deux ans, nous avons proposé que des collectifs se saisissent du moment de la rentrée pour mettre les universités en chantier, de poser des gestes qui puissent nourrir l’imagination quant à  ce qui pourrait se vivre et s’expérimenter dans ces lieux, et qui  installent un rapport de force face aux orientations libérales de l’enseignement supérieur et de la recherche.Cette proposition a été saisie à Nantes, Saclay, Grenoble, Toulouse, Paris, ou encore Dijon. Nous renouvelons cet appel, qui nous paraît toujours plus pertinent pour favoriser la rencontre entre différentes forces qui s’organisent dans les université et d’aller voir ce qu’il se passe à côté -le centre social menacé voisin de l’université, les alentours d’un nouveau campus construit dans des quartiers populaires, aller ensemble comprendre les enjeux autours des terres et pourquoi pas rejoindre ou monter un réseau de ravitaillement, etc.
 Comme à Nantes, où c’est monté l’atelier d’écologie politique suite aux autres rentrées, elles peuvent amener à penser l’année autrement. Les Atécopol qui d’ailleurs se retrouvent à Toulouse début juillet pour leurs rencontres Réparer le Futur !

Conscient que le moment de la rentrée, est déjà compliqué, il peut être stratégiques de proposer des temps de prérentrée ou de postrentrée si cela vous permet une organisation plus sereine

Cette année, ce moment pourra être orientée vers la construction d’un rapport de force dans le contexte de coupes budgétaires croissantes, accentuées par la politique opaque  des « Key-labs CNRS » imposée arbitrairement en ce début d’année par le gouvernement et qui mettent en péril de nombreux laboratoires dont les travaux ne servent pas le projet macroniste et de répressions académiques des étudiant·es et professeur·es quand iels dénoncent le génocide en Palestine et la colonisation. Ou comme à Montpellier dénoncer les financements des laboratoire par Boloré, acteur de la faschisation du pays, alors même que les chercheurs ne connaissait pas ses sources de finacements !

Appel initial pour d’autres rentrée

VERS UNE TERRITORIALISATION DES REPRISES DE SAVOIRS

L’époque fait glisser le territoires sous nos pieds et nous pousse à la renverse ? Vraiment ?  Et si nous faisions école depuis nos lieux de vie ? Et si nos résistances, prenaient appuis sur les territoires ? Et si nous étions prêtes à dissoudre les cases qui nous sont assignées ?

Aussi sidérantes et écrasantes que soient  les actualités, les résistances continuent de s’organiser. Les écureuil·les ne cesseront de défendre les milieux notamment cotre l’A69 enfin stoppée par la justice ; les rangs des luttes féministes et antiracistes s’étoffent pour défendre haut et fort l’émancipation et l’autodétermination de tous·tes ; des initiatives concrètes pour la solidarité internationale continuent à fleurir ; des médias et journalistes de gauche restent déterminé.es à dénoncer et ne pas laisser la confusion, les post-vérités, la violence, la censures s’installer dans les discours et la compréhension du monde actuel et passé. Ces résistances s’enracinent dans de nombreux lieux et réseaux où on fabrique nos interdépendances, où on reprend des forces, où on discute en assemblées, où on partage des repas, où on apprend à prendre des décisions.

Depuis les reprises de savoirs, nous pressentons la nécessité de poursuivre un travail de construction d’écoles de la terre, d’espaces de transmissions et échanges de savoirs qui permettent de se rencontrer en débordant nos cercles affinitaires. Dans le contexte global fascisant, nous avons l’intuition que c’est depuis nos ancrages territoriaux que nous pourrons constituer de puissantes alliances. Ouvrir des lieux-écoles sur nos territoires et dans nos villes, pris dans les agencements locaux de relations pour ré-organiser nos amitiés politiques et nos moyens de subsistance de manière digne pour tous·tes. Mais inventer les écoles de reprises de savoirs localisées, c’est aussi œuvrer à tisser des liens avec l’ailleurs, que ce soient les luttes voisines ou les révoltes internationales et l’impérative solidarité qu’elles appellent. 

Et c’est aussi œuvrer activement à étudier et questionner nos héritages de résistance, à s’inscrire consciemment dans une continuité de lutte pour l’émancipation de tou·tes. Les écoles que l’on promeut sont celles qui laissent place aux mémoires anti-autoritaires, aux récits des ancêtres réprimé·es, méprisé·es, colonisé·es – et leurs luttes actuelles pour abolir ces violences. Des espaces d’apprentissages qui nourrissent une diversité de points de vu et de récits, la complexité des histoires intimes et politiques. Les stratégies et trajectoires passées pour lutter contre les dominations sont sources d’inspiration pour aujourd’hui, il s’agit d’armer nos imaginaires et nos mémoires collectives de ces récits et traces en les faisant circuler et les valorisant.

Scénario territorialisation et fil de ravitaillement

Dans le territoire du Mervent, sud et centre bretagne,dans l’élan des Soulevements du Mervent, une joyeuse dynamique s’organise autour du ravitaillement des luttes : des cantines, des greniers des soulèvements, peut-être même un fournil et des brigades d’actions de solidarité paysannes. Ici on apprend à cultiver un lopin de terre où faire pousser les patates pour les frites de la prochaine manif. Lá les copaines cantinières mutualisent leur matériel de cuisine et font les meilleurs cookies végan de la terre. Là-bas une épicerie associative met à dispo des plans de récup de légumes bios déclassés pour la soupe populaire du 1er Mai. Ou encore on continue à réhabiliter de vieux fournils, d’anciennes granges comme autant de communs pour se rencontrer, s’organiser et faire ensemble.

Depuis les reprises de savoirs, on s’associe à ce mouvement de fond joyeux, paysan, terrestre et nourricier car la révolution c’est aussi la subsistance, se nourrir et nourrir ses voisin.e.s, cultiver et se cultiver.

Se Nourrir, Se loger, Se chauffer, Se lier. Du Minervois où la filière laine se relance, au pays Nantais ou produire son énergie redevient quelques chose d’imaginable, du Perche où les jus de pommes glanées irriguent les collectifs de luttes nationaux, au terrain de jeux des batisseur-euses des terres qui rénovent de vieilles granges pour accueillir humain.e.s et non-humain.e.s.

Les chantiers reprises de savoirs font la part belle aux savoirs de subsistance pour soutenir les luttes sur la durée alors continuons à tisser ces liens et ces réseaux de subsistance. (voir si on supprime cette phrase)

la coordo des Reprises de Savoirs
 
 
Reprises de Savoirs  s’organise depuis l’écologie politique et les luttes, en vue de détricoter l’hégémonie des savoirs universitaires et experts, et pour reprendre et défendre l’égale dignité des savoirs manuels, des savoirs de subsistances, vernaculaires, sensibles. Ces savoirs sont élaborés et transmis depuis des lieux et des collectifs entre lesquels nous aimerions tisser des liens pour construire un large réseau d’entraide et de soutien mutuel. Notre boussole est la perspective politique révolutionnaire de l’(entre)-subsistance qui combat férocement la dévalorisation des savoirs et actions qui permettent le maintien de la vie, tant des humains que des autres-qu’humains, tout en affirmant le nécessaire considération des oppressions (sexistes, racistes, xénophobes, classistes, validistes, spécistes…) qui hiérarchisent et excluent.